Rhein
Juste avant d’entrer en Suisse, nous passons par le minuscule pays du Liechtenstein. Étant le pays ayant le plus riche PIB, nous nous attendions à des maisons ou des villes un peu plus extravagantes, mais c’était plutôt décevant. Il faut dire qu’on est resté dans la plaine et non dans les villages de montagne, mais à part le grand nombre de chevaux et de ranchs, je n’ai pas été bien impressionnée.
Nous entrons en Suisse en traversant le Rhein. Pour l’instant, ce n’est pas une très belle rivière, large et brouillée. La piste qui la borde est en plein soleil et pas très agréable en cette petite canicule.
On la quitte pour monter dans les terres quelques kilomètres. C’est déjà plus bucolique. Vignobles et petits villages se succèdent. Heureusement, chaque village a une ou plusieurs fontaines qui nous permettent de rester hydratés malgré les 30 degrés et plus. On se fait toutefois prendre par l’orage un peu avant d’arriver au camping. Quand il n’y a pas de coin cuisine ou de table couverte, nous cuisinons sous la pluie et mangeons dans notre tente.
Le 27 juillet, nous commençons à sentir la montée vers les Alpes plus sérieusement. On a vécu nos premiers lacets. La vue est impressionnante, on veut s’arrêter à chaque tournant (pas seulement parce que c’est difficile). Le Rhein turquoise dans le fond du ravin est plutôt invitant (il fait encore très chaud) mais on continue à monter pour s’arrêter à Carrera, un tout petit village de montagne, juste avant la pluie. Le camping est très mignon, presque seulement des tentes, à flan de montagnes avec une belle vue à 360 degrés. On a tout juste le temps de monter les tentes avant que l’orage tombe. Heureusement, il y a plein de tables recouvertes où on peut cuisiner, lire, écrire et socialiser. On rencontre une chouette famille de Hollande dont les deux parents travaillent dans un conservatoire. On partage thé, café, pommes et chocolat en attendant que l’orage se termine.
Le lendemain, il pleut encore toute la journée donc on décide de rester. Le spectacle des nuages accrochés aux montagnes est magnifique. Nous profitons d’un 2h sans pluie pour aller marcher dans les sentiers derrière le camping. Ils nous amène à Brün, un petit village à 1287 mètres d’altitude. On commence à entendre des cloches de vaches et de chèvres et des pâturages comme dans « Heidi ».
Le 29 juillet, on commence la journée avec une longue descente. L’altitude nous a fait ressortir les pantalons longs et chandails chauds mais seulement le matin et le soir ou pendant les descentes. Au fur et à mesure que la journée avance et que les montées s’accumulent, on se déshabille pour finir en cuissard et top de sport. On suit toujours le Rhein qui est de moins en moins large et de plus en plus beau. On l’a testé et il est bien froid, on sent qu’il vient des montagnes. On commence à penser au col du lendemain. À partir de Ilanz, un peu avant notre camping, c’est 1020 mètres de montée sur 22 kilomètres. On s’avance jusqu’au dernier camping avant le pic en ayant toujours l’option train en tête. Mon genou a recommencé à faire mal depuis quelques jours mais j’ai trop d’orgueil pour skipper la montée.
Ce matin, on se lève avec un petit stress/excitation dans le ventre. C’est notre premier col, on a aucune idée de ce qui nous attend à part le livre et l’app de papa qui montrent un énorme pic pas très rassurant. Des cyclistes au camping l’ont descendu et disent que les lacets ont l’air difficiles mais que ça doit se monter. On commence donc tranquillement se disant qu’on a la journée pour monter 12 km. Finalement, les lacets sur la route principale sont beaucoup moins difficiles que les pics qu’on a fait dans les routes de campagnes et les pistes cyclables. C’est long, mais c’est moins incliné donc ça s’est plutôt bien passé. À midi, on était sur le top en train de pique-niquer.
Après une petite sieste, on repart, mais à la marche vers le lac de Tuma, une petite excursion de 3-4h qui nous amène à 2343 mètres d’altitude à la source du Rhein. On avait plutôt hâte de se coucher, mais on a apprécié la baignade glacée dans le lac entouré de neige, et la descente était beaucoup plus plaisante que la montée (encore des lacets mais en sentiers cette fois-ci). Théoriquement, il est autorisé de camper au dessus de la limite des arbres donc on se protège du vent et de la vue derrière une petite cabane et on passe la nuit à Oberalppass avec comme trame sonore le vent, les cloches à vache et le train.
31 juillet, la brume recouvre tout, de la vraie purée de pois. Les bancs de nuages passent à une vitesse impressionnante. On redescend dans le froid et l’humidité, un peu déçus de ne rien pouvoir voir du paysage. La descente est quand même très satisfaisante. Il n’y a presque pas de trafic et les lacets nous amènent directement en haut d’Andermatt. La vue est très impressionnante. En bas, on est comme rattrapés par la réalité, il y a plein de touristes, tout est cher, le seul camping de la vallée est un terrain vague avec 3 toilettes mixtes dans le sous sol du centre de ski pour 62 francs (en trichant un peu). Au moins, la vue est encore belle à 360 degrés.
On ira rejoindre le Rhône demain…
(Nous sommes aujourd’hui le 3 août, à Brig)
Bonjour à vous cinq,
Eh que ça me rappelle notre excursion dans les Alpes, en Suisse, il y a de cela 23 ans!
Profitez bien de la fin de votre voyage!
Vous allez avoir des cuisses d’enfer! 😉
Isabelle C. xx
Wow!!!
Vous allez nous revenir dans une forme incroyable et le coeur plein de beaux moments. Hâte de vous entendre de vive voix.
Bise, So xxx
Merci pour le partage de cette superbe aventure! Je vous souhaite plein de superbes surprises pour vos derniers jours, et du magnifiques temps. C’est plaisant de tous vous lire. Je vous embrasse … 🙂 xx