Dresden à Prague sous la canicule
20 juin. La route menant à Dresden était bien belle. Le plat plate et un peu laid de l’Elbe s’est transformé du jour au lendemain en toujours plat (évidement, on longe une rivière) mais bucolique et nouveau. Fini les champs, on roule maintenant au pied de falaises ou montagnes très abruptes aménagées en vignoble. On croise quelques châteaux juchés en altitude qui nous donne pas trop envie de monter la côte pour les visiter.
On arrive à Dresden. C’est très joli vu de l’autre côté de l’Elbe. Il y a plusieurs grosses églises et châteaux mais on passe tout droit, essayant tout d’abord de trouver le camping. Après deux échecs, on en trouve un de l’autre côté d’une énorme côte à monter et descendre. Ça ne nous donne plus trop envie de retourner visiter surtout que notre spot de camping, le dernier qui restait, est directement sur le bord de la piscine, au travers des chaises longues et des hamacs.
On se botte le cul et on fini par retourner en ville pour visiter en fin d’après-midi. On fait bien, la vielle ville est magnifique. À chaque coin de rue, une nouvelle place, un dédale de ruelles piétonnières, des arches, des sculptures, des dômes, des palais. On passe la soirée à s’inventer des vies de rêves.
Sur le chemin du retour, bien tard, on pédale en chantant « je roule à vélo » juste avant de se faire prendre par l’orage. C’est impressionnant, l’orage dans la tente, assourdissant et impressionnant.
Le lendemain, après avoir tout rangé, on repart vers Dresden avec plusieurs espérances toutes déçues. Les hommes ont pedalé des kilomètres pendant des heures pour trouver du fuel pour le réchaud sans succès. Maman a fait plusieurs essais de nouvelles batteries pour la caméra sans succès. On a même fait un détour assez montagneux pour aller dans un magasin spécialisé mais il n’y a pu rien à faire. On va devoir se contenter des photos de iPhone. Seul point positif, une jolie ruelle de l’autre côté de Dresden, quelques immeubles abandonnés complètement rénovés et peinturés. Ça donne vraiment un beau résultat. Il y a 4-5 sections avec des thèmes, des couleurs et des techniques particulières.
Le 22, on prend une journée off au camping près de Pirna, la deuxième du voyage. Romane a des saignements de nez de temps en temps et les parents pensent que ça serait peut être un signe de la mono et qu’il faudrait se reposer un peu. On passe la journée à lire, faire du lavage, dormir, se baigner dans le tout petit lac un peu verdatre, plein de canards (donc sûrement plein de dermatite) et plein de tout nus.
Le lendemain, on part tôt en commençant par visiter un peu Pirna qui est très jolie avec la lumière du matin. C’est dimanche, il y a quelques personnes qui marchent avec leur sac de pain et le seul petit café d’ouvert est plein. Les petites rues sont décorées de guirlandes de toutes les couleurs, on se croirait dans un film de Disney. Ça ressemble à un mélange entre le Vieux-Québec et le village dans Raiponce. On continue à pédaler, toujours en suivant l’Elbe, vers la République tchèque. Sur le chemin, on passe par ce qu’on appelle « la petite Suisse », un grand parc de montagnes hautes et découpées avec des falaises où on peut apercevoir des grimpeurs. Ça donne envie de changer de sport un peu. On traverse en République tchèque par 3-4 poteaux peinturés de l’armoirie, un peu décevant pour maman qui voulait se faire étamper son passeport. La piste cyclable est encore superbe et on roule plus que prévu. Il fait beau et pas trop chaud, on en profite. On dort dans un cyclo kemp, notre premier camping tchèque qui s’avère à être plus un arrêt resto pour les cyclistes qu’un camping. Les douches communes sont séparées des hommes par un rideau, il y a un petit carré d’herbe pour les tentes, mais au moins, il y a une table à pique nique.
Le 24, la différence entre Allemagne et République tchèque se fait plus sentir. Les maisons sont un peu moins belles et bien entretenues. On croise des hommes attablés autour d’une bière en avant midi. Il y a des gros stades de sport avec hôtel et tout, déserts. On comprend rien de rien à la langue tchèque et rares sont les tchèques qui parlent anglais, même les jeunes qui travaillent aux restos des campings. On arrive tout de même à se débrouiller avec les quelques mots appris et les signes.
L’entrée dans Prague est la plus stressante de toutes celles qu’on a fait jusqu’à maintenant. Pourtant, le matin a été très agréable, dans les montagnes et sur le bord de la Vltava, on a changé de fleuve. La Vltava (ou la Moldau en allemand) ressemble à l’Elbe, tranquille et large d’une centaine de mètres. On croise des cygnes et des saules pleureurs et même un parcours de kayak de rivière. On est bien impressionnés mais sans plus, pas trop envie de changer de sport cette fois-ci.
Nous avons réservé un RBnB qui se trouve à être un appartement/résidence pour les étudiants de l’université de New York à Prague. 100$ par nuit pour un énorme 4 ½, on n’aurait pas pu trouver mieux. Le Check-in est à 13h donc notre entrée dans la ville était sur l’heure du midi d’une des plus chaudes journées de l’été. Les conducteurs sont impatients et stressants, les trams qui roulent en plein milieu de la rue et les rails qui sont de vrais pièges à roues n’aident pas à nous faire aimer Prague. C’est bête parce que tout est beau mais on est tellement tendus et focusés sur la route et le deadline qu’on n’apprécie rien. Heureusement, après une bonne douche et une bonne sieste, on retourne en ville pour visiter et on a tout de suite une meilleure opinion de Prague mais ça, ça sera dans une autre article.
Le texte nous donne un bel aperçu des joies et des difficultés du voyage en vélo ?♀️.
Espérons que les canicules sont du passé (sûrement pas les montagnes). La beauté des paysages et des villes restent toujours là. Après la fatigue, vive le plaisir de se reposer, se rafraîchir, déguster n’importe quoi.
Nous pensons beaucoup à vous.
Chers à vous cinq. Dans la frénésie du travail, de l’été commençant et des milles choses à faire, nous avons pris du retard dans nos lectures. Nous venons de lire en rafale tous les articles et sommes maintenant à jour. On vous souhaite que la chaleur écrasante se soit apaisée, pas évident pour le vélo il me semble. Merci pour ce voyage que nous faisons à travers vos mots et images. On pense à vous bien fort depuis le Bic qui est lui aussi entré dans l’été. Première baignade à la Baie du HaHa hier, suivi de l’apéro dans le vent d’ouest pour échapper aux 34 degrés. Profitez bien de tout! XXXXXXXX